Journée thématique 2015 de l'EEHU de Lille "Secrets, mensonges, erreurs"

Le 24/11/2015 l'espace éthique hospitalier et universitaire de Lille organise sa journée thématique annuelle au CHRU de Lille. Les questionnements qui se posent autour de cette thématique concernent la médecine et les soins, mais aussi la recherche, ou encore la gestion, l’organisation, le management dans le domaine de la santé.

Entre l’exigence de transparence de l’information, l’exigence de traçabilité des prescriptions, des actions, des intentions, et la revendication de la protection de la vie privée et de l’intime, que deviennent les secrets dans le domaine de la santé ? Y a-t-il des secrets à maintenir ou faut-il tout dévoiler ? Secrets professionnels (dont le secret médical), secrets de fabrication, secrets de famille, secrets des sources d’information … Que cachent les secrets ? Pouvoir et perfidie ou bienveillance et protection ?

Tout secret est-il mensonge, tout mensonge est-il erreur ? Toute erreur est-elle bonne à dire ? Y a-t-il des mensonges et des erreurs qu’il vaut mieux garder secrets ou bien faut-il tout dénoncer et punir ? Mais par qui, pour qui et pour quoi ? Peut-on mentir ? Doit-on mentir ? Qu’en est-il de l’omission ? Qu’en est-il de ce que l’autre ne veut pas entendre ? Faut-il vraiment tout dire mais comment dire pour tout dire ? Doit-on parler de tout ? Certains non-dits n’en disent-ils pas plus que de longs discours ?

Quelle place pour la confiance dans une relation marquée par le secret ? Quelle place pour le secret dans une relation fondée sur la confiance réciproque parfois appelée « alliance » ? Le secret met-il la confiance à l’épreuve ? La confiance exige-t-elle une transparence absolue ? Mais cette transparence absolue ne va-t-elle pas à l’encontre d’un secret consubstantiel à la relation de soin, introduisant une dimension au-delà de la science ? Laisser, dans une relation de soin, une part interprétable, n’est-ce pas laisser une possibilité de temporalité différente, pour doser une annonce, pour rythmer un cheminement ?

Faut-il donc toujours dire toute la vérité ? La vérité implique-t-elle une certitude sans risque ? Que devient alors l’incertitude, la part d’inconnaissable, de non-maîtrisable, de pari dans une décision thérapeutique ? L’inattendu n’est-il qu’une erreur de prévision ?