Les personnes âgées au risque de la pandémie – premiers enseignements à tirer

28 mai : colloque en ligne organisé conjointement par le Comité consultatif national d’éthique et l’Institut Ad Memoriam

Les personnes âgées ont été très durement touchées par l’épidémie de la Covid 19, et ce dès le début de la première vague en 2020. Le taux de mortalité observé dans cette population, en particulier parmi les personnes résidant en établissements de santé, a conduit les autorités à mettre en place des mesures contraignantes, jusqu’à l’enfermement, afin de les protéger. La restriction des libertés, l’altération du lien social ont entraîné nombre de souffrances pour les personnes âgées elles-mêmes et pour leurs proches. La concentration de personnes fragiles en un même lieu s’est avérée un facteur multiplicateur des risques inhérents à une épidémie et a confronté, de façon dramatique, ces personnes, leurs familles et leurs proches, à la question de la fin de la vie et de la mort.

Ces mesures qui ont privilégié la nécessité absolue de protection au détriment du bien être personnel et social de personnes vulnérables en raison de leur âge et de leur état de santé concentrent les enjeux éthiques en santé publique. Ces constats appellent à questionner la politique d’accompagnement du vieillissement. C’est l’objet d’un colloque que l’institut Ad Memoriam et le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) organisent le 28 mai 2021. Intitulé « Les personnes âgées au risque de la pandémie - Premiers enseignements à tirer », il reviendra sur les faits, mettra en lumière des témoignages, s’interrogera sur les enjeux éthiques de santé publique et tentera de poser les bases d’une reconstruction de l’accompagnement du grand âge. Avec une ambition : retrouver l’humanité à la fin de la vie.

Des chercheurs de différentes disciplines, des philosophes, des médecins, des représentants d’espaces de réflexion éthiques régionaux seront les intervenants de cette journée qui sera ouverte par le professeur Jean-François Delfraissy, Président du CCNE et clôturée par Laetitia Atlani-Duault, Présidente de l’Institut Covid 19 Ad Memoriam.

L’institut Covid-19 Ad Memoriam (Université de Paris et IRD), a pour mission la collecte, l’archivage et l’analyse des traces et méoires de la pandémie Covid-19. Il a pour partenaires des institutions de recherche (Institut Pasteur, CNRS, INSERM/ANRS-MIE, Sciences Po, ENS, Institut du médicament, par exemple), de santé (Organisation mondiale de la santé, Santé Publique France, Haut Conseil de la Santé Publique, etc.), du droit et de la justice (Institut des Hautes Etudes de la Justice), des associations (France Victimes, ATD Quart Monde, etc.), mais aussi des cultes et de la culture.

Créé en 1983 comme Instance consultative, indépendante et multidisciplinaire, le Comité consultatif national d’éhique (CCNE) éet des avis sur des questions dont il est saisi ou qu’il décide de traiter. Il organise des débats publics en lien avec les espaces de réflexion éthique régionaux et a ainsi piloté en 2018 les États généraux de la bioéthique. Le CCNE a publié à plusieurs reprises des avis sur l’accompagnement des personnes âés et la fin de la vie. Depuis le début de la pandémie, il a produit plusieurs textes portant sur les enjeux éthiques de la crise sanitaire dont une partie d’entre eux portait sur les personnes âgées et vulnérables. En 2021, il a amorcé une réflexion sur les liens entre éthique et santé publique, destinée à s’ouvrir sur le déat sociéal.