Des mots pour les maux. Communiquer dans les soins : pour qui, par qui et pourquoi ?

Journée Thématique de l'EEHU de Lille

La communication, entendue comme une mise en commun, un échange et un partage est absolument nécessaire à la construction de la relation entre le personnel soignant et la personne soignée. Elle est maintenant reconnue comme un élément indispensable pour établir des soins de bonne qualité. En effet, toutes les études cliniques s'intéressant aux situations de conflits entre soignés et soignants ont identifié au moins un épisode de défaut de communication. Plusieurs études ayant pour objet la validité du consentement des patients ont pointé leurs difficultés à comprendre les explications médicales. Il a également été démontré que ces difficultés de compréhension sont impliquées dans des échecs de traitements ou de prises en charge et qu'elles pouvaient augmenter la mortalité des patients.

 De multiples actions sont maintenant proposées par différents organismes pour améliorer la communication dans les soins. La formation des professionnels de santé s'est développée, notamment en utilisant des jeux de rôle ou des techniques de simulation. Les sociétés savantes ont publié des référentiels à destination de leurs membres et la haute autorité de santé (HAS) a mis en ligne des outils à destination des professionnels de santé et des usagers, notamment dans le cadre du programme national pour la sécurité des patients (PNSP).

Le but de cette journée sera d'interroger les enjeux éthiques de la communication dans les soins et des outils qui s'y réfèrent. Y a-t-il une symétrie ou une égalité dans la communication entre soignés et soignants ? La communication a-t-elle des vertus thérapeutiques en elle-même ? Qu'en est-il de la communication entre soignants ? Entre soin dans l'urgence et soin dans la durée, quelle temporalité pour la communication ? Quelle est la différence entre " communiquer avec quelqu'un " et " communiquer quelque chose à quelqu'un " ? Tout est-il communicable ? Y a-t-il des choses que l'on ne peut pas ou que l'on ne doit pas communiquer, du côté des soignants comme du côté des soignés ? A partir de quand la standardisation de la forme risque-t-elle de dériver vers une technicisation vidant la communication de son contenu relationnel ? Quelle place pour l'imprévu et la création instantanée ? Quel espace laisser au spontané ? Quelles peuvent être les limites de la communication ? Peut-il y avoir des échecs de la communication, et comment y remédier ?