La recherche scientifique et la médecine ne peuvent plus ignorer les différences biologiques entre les sexes

L'Académie nationale de Médecine appelle à repenser la recherche médicale pour tenir comte du sexe biologique et promeut une médecine véritablement sexuée.

Dans un communiqué mis en ligne sur son site, l'Académie nationale de Médecine rappelle que le sexe biologique, déterminé dés la conception par la composition du génome, a des conséquences sur le fonctionnement du corps humain qui dépassent largement la reproduction, dans une vision limitée aux gonades et aux hormones, notamment l’âge d’apparition, la sévérité et l'évolution de nombreuses maladies, le métabolisme, la réponse aux médicaments ou aux régimes, et les comportements.

Elle regrette que ces mécanisme biologiques indépendants des contraintes sociales liées au genre soient mal connus faute de recherche sur le sujet et qu'il n'en soit pas tenu compte dans l'enseignement de la médecine et la prise en charge des malades.

L'Académie nationale de médecine recommande de :

  1. réviser fondamentalement les principes établis de la recherche fondamentale et clinique jusqu'à la pratique médicale et la vie de tous les jours en essayant de faire la part des choses entre les différences biologiques liées au sexe et les contraintes sociales liées au genre ;
  2. concevoir et/ou interpréter les études sur l'Homme ou l'animal en tenant compte du sexe : l'étude d'un seul sexe ou le regroupement d'échantillons des 2 sexes risquent de ne pas permettre d'identifier une proportion importante de gènes ou les réseaux qui contribuent différemment pour l'homme et la femme au développement de maladies ou de comportements complexes. En effet, même si les réponses sont équivalentes, la cellule, selon qu'elle est mâle ou femelle, réagit souvent différemment ;
  3. intégrer dans la formation des médecins et des professionnels de santé les différences liées au sexe autres que celles seulement liées à la reproduction ;
  4. passer enfin d'une médecine indifférenciée à une médecine sexuée ;
  5. veiller à ne pas céder à la tentation de hiérarchiser ces mécanismes complexes au risque d'induire des discriminations sans justification scientifique ni médicale ;
  6. faire un effort d'information et de pédagogie pour que cette médecine différenciée soit comprise comme un plus pour la santé à la fois des femmes et des hommes