Le CCNE est à nouveau au complet
Même si elles ne représentent que cinq des 39 membres du CCNE, les "personnalités appartenant aux principales familles philosophiques et spirituelles" statutairement nommées par le Président de la République sont habituellement celles dont la nomination est la plus scrutée par les observateurs pour tenter d'en déduire des perspectives en matière de ligne. Certains attendent une évolution des avis vers plus de libéralisme et d'autres, au contraire, espèrent un renforcement de principes conservateurs. Comme dans la précédente composition, la lecture du fait religieux a été préférée à l'expression des religions dans la puisque aucun des cinq membres nommés à ce titre n'est le représentant d'une autorité religieuse.
- Dominique Quinio est journaliste. Elle a été directrice du journal quotidien catholique "La Croix" de 2005 à 2015 et elle est présidente des "Semaines sociale de France", un organisme où s’élabore la doctrine sociale de l'église catholique.
- Marianne Carbonnier-Burkard est historienne du protestantisme français et maître de conférence honoraire à la faculté de théologie protestante de Paris
- Abdennour Bidar est docteur en philosophie, spécialiste de la lecture critique de l'islam. En tant qu'inspecteur général de l'éducation nationale, il a été notamment chargé d'instaurer l'enseignement civique et moral à l'école
- Lionel Naccache est neurologue et chercheur en neurosciences. Il est l'auteur, entre autres, d'un ouvrage intitulé "Quatre Exercices de pensée juive pour cerveaux réfléchis : Le Judaïsme à la lumière des neurosciences".
- Frédéric Worms est professeur de philosophie contemporaine à l'École Normale Supérieure, spécialiste de Bergson et de la relation de soins.
Parmi les autres personnalités, on peut noter l'entrée au comité de Nadine Camby, ancienne directrice de l'Agence de Biomédecine ; Marc Abélès, anthropologue ; Monique Canto-Sperber, philosophe ; Pierre Delmas-Goyon, magistrat ; du député Alain Claeys, coauteur de la dernière loi sur la fin de vie, ainsi que la re-nomination de Régis Aubry, médecin.
Les deux premiers dossiers que les sages auront à traiter sont l'organisation d'un débat public avant la révision des lois de bioéthique prévue pour 2018, et les questions de la gestation pour autrui, l'autoconservation ovocytaire et l'accès à la procréation médicalement assistée pour les femmes célibataires et les couples de femmes homosexuelles, , dont ils s'étaient auto-saisi en 2013.