Le rapport final de la Convention Citoyenne sur la fin de vie est disponible

A l’issue de 9 sessions de travail et 27 jours de débat, la Convention citoyenne a présenté ses conclusions et adopté son rapport final. Organisée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), la Convention citoyenne a rassemblé 184 citoyennes et citoyens tirés au sort illustrant la diversité de la société française, pour répondre à la question de la Première ministre : « Le cadre d’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations

rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ?».

Les 184 citoyens tirés au sort pour répondre à la question de la premières ministre "« Le cadre d’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ?» a rendu son rapport ce week-end et le présentera au Président de la République prochainement.

Si la réponse négative à la première partie de la question ne faisait guère de doute (aucune loi ne peut prétendre répondre à toutes les situations), la réponse à la seconde partie comporte tout un "nuancier d'opinions" qui interdit d'en faire une interprétation à l'emporte pièce.

Il faut donc lire les 172 pages de ce rapport pour pouvoir se faire une idée de la diversité des opinions des citoyens, notamment sur les conditions d'accès à une éventuelle aide à mourir et sur les garde-fous  mettre en place. Le rapport est accompagné d'un manifeste signé des 184 citoyens (lire ci-après).


Manifeste accompagnant le rapport (source CCFV)

Nous sommes 184 citoyennes et citoyens tirés au sort, riches d’une diversité d’origines, d’expériences et d’opinions. Nos constats et nos propositions sont issus d’un exercice collectif et démocratique. Pendant 27 jours, nous avons croisé nos regards et confronté nos points de vue sur l’accompagnement de la fin de vie. Pour en comprendre les enjeux, nous avons aussi entendu et questionné près d’une soixantaine d’experts et de personnalités.

Nous relayons la préoccupation et le vécu des équipes soignantes et de beaucoup de nos concitoyens : notre système de santé se trouve dans une situation alarmante faute de moyens humains et financiers.
En particulier, nous déplorons le manque de soignants, les déserts médicaux, l’engorgement des services d’urgence et les inégalités d’accès aux soins palliatifs sur le territoire. Nous avons aussi pris la mesure de la complexité de certaines situations de fin de vie et des souffrances qu’elles peuvent entraîner. Dans ce contexte, nous interpellons le Gouvernement. Il est plus que jamais nécessaire de renforcer notre système de santé afin d’accompagner l’ensemble des patients, et plus spécifiquement ceux en fin de vie.

Nous, citoyennes et citoyens de la Convention, constatons que les lois sur l’accompagnement de la fin de vie sont aujourd’hui insuffisamment connues et appliquées. Face à cette situation, nous appelons à des changements profonds parmi lesquels une garantie d’accès aux soins palliatifs, le renforcement de la formation des professionnels de santé et une meilleure information de toutes et tous.

Nous avons abordé la question de l’aide active à mourir (suicide assisté et euthanasie) dans ses dimensions éthiques, médicales, philosophiques et spirituelles. Après en avoir largement débattu, la majorité de la Convention s’est prononcée en faveur d’une ouverture à l’aide active à mourir. Notre travail révèle un nuancier d’opinions construit à partir de nos vécus et de nos convictions. Nous vous invitons à vous en saisir pour en cerner toute la complexité.

Nos travaux achevés sont désormais les vôtres. Ils sont le fruit d’une délibération collective dont nous portons les conclusions au débat public. L’accompagnement de la fin de vie est à la croisée de l’intime et du collectif. Concitoyennes, concitoyens, emparez-vous de cette question qui est un enjeu de société majeur. Il est temps que la parole citoyenne soit pleinement entendue et prise en compte.