Face à un risque imprévisible, le comportement des populations n'est pas prévisible (StopCOVID- texte N°3)

Le groupe de reflexion de l'espace éthique des Hauts-de France (Nathalie Assez, Alain de Broca, Louis de Carbonnières, Robin Cremer, Nathalie Ducarme, Marie Lamotte, Yann Serreau, Margaux Taccoen, Stéphane Zygart) propose une série de textes sur le traçages des porteurs du virus de la Covid-19.

Ce troisième texte examine les connaissances disponibles sur le comportement des populations.

 

Ces textes signés de leur auteur reflètent tous des points de convergence (accord fort ou accord faible) identifiés lors des discussions du groupe.

Nathalie Assez MD, PhD

Perception des risques d'après Peter Sandman http://www.psandman.com

 

Face à un avenir imprévisible, que se joue-t-il d’un point de vue des comportements de la population ?    

Nathalie Assez   

 

 

L'extraordinaire complexité des problématiques modernes, soumises à l'arbitrage du décideur, s'accommode mal d'un processus décisionnel, volontiers péremptoire. Le décideur (public ou privé) se voit confronté à un très haut degré d'incertitude, qui l'oblige à revoir sa politique de gestion, pour y intégrer des enjeux nouveaux.

Il s'agira de montrer pourquoi et comment l'incertitude, si intimement liée au concept de risque, est susceptible de constituer un obstacle rédhibitoire à la pratique du traçage des individus dans un pays comme la France. Le risque est une notion complexe et transversale, que les sciences sociales ont beaucoup investie à partir des années 1980. Nous mettons ici l'accent sur les politiques de prévention des risques sanitaires. Les décisions prises peuvent ainsi paraître excessives et incompréhensibles pour la population : confinement, limitation de la libre circulation, puis dépistage et traçage des sujets contacts par les médecins.

Le risque n'est pas une notion objective ; il est socialement construit (Ewald, 2002). La sécurité publique relève, elle, traditionnellement des fonctions régaliennes de l'Etat. Le détenteur de l'autorité, est censé garantir la sécurité dans tous les domaines où le citoyen lui en a confié la responsabilité. Aussi, la société contemporaine, qualifiée de "société du risque", met-elle en place un grand nombre de dispositifs de contrôle dont fait partie le traçage d'individus potentiellement malades ou infectés par le coronavirus. Au niveau étatique, ces dispositifs passent souvent par l'édiction de réglementations, de règles et de procédures. Mais ces nouvelles règles peuvent engendrer des risques supplémentaires si ces procédures sont mal appliquées ou de façon inappropriée ; c'est ce qu'on appelle le "risque humain".

Dans quelles mesures les pratiques de la population vont-elles s'émanciper de la conduite stratégique imposée par les décideurs et les autorités dans le cas de la crise du Covid-19 ?

Les connaissance acquises dans le domaine de l'éducation thérapeutique ont montré qu'un patient atteint d'une maladie chronique qui s'affranchit des prescriptions de son médecin le fait moins pas refus du pouvoir médical que par soucis d'autonomie et de sentiment d'auto-efficacité.

En matière de crise collective, la population adopte librement des comportements, organisés ou non, lui permettant le long parcours vers la résorption du déséquilibre et la résolution de la crise (Roberts, 1997). Deux comportements stéréotypés ont été décrits : soit l'évitement des comportements à risque [1] (source d'accidents ou de contamination), soit, au contraire, l'imitation les comportements à risque les plus fréquemment adoptés. Les notions qui prédominent dans ces comportements sont la quête d'autonomie et la recherche d'indépendance.

La connaissance des facteurs d'implication personnelle des individus devient alors la clé de la réussite d'une politique sécuritaire, ce qui implique la nécessité d'une meilleure prise en compte des aspects comportementaux dans la démarche globale de prévention . A défaut d'accepter ce principe de réalité et s'y soumettre, l'autorité s'expose à de violentes réactions de rejet, motivées par un sentiment de trahison et caractérisées par des revendications, sans doute excessives, mais parfaitement légitimes (Hupet, 2002 ). En effet, les comportements humains [2] ne s'alignent pas toujours sur les risques "objectifs" (Slovic, 2000 - Andersson et Lundborg, 2007). La perception du risque par la population peut ainsi différer du calcul scientifique et les attitudes qui en découlent peuvent être jugées irrationnelles ou inadaptées.

La sociologie des représentations a établi la constante solidarité entre les croyances et les actes. Les croyances dépendent de valeurs, de normes, de savoirs. Elle a montré qu'une personne se comporte en fonction de la façon dont elle se représente. Mais le choix des comportements dépend aussi de facteurs internes et externes relevant d'analyses transdisciplinaires. Ainsi, le sociologue britannique Anthony Giddens (1991, 1994) s'est-il intéressé, dans un registre plus individuel, au rapport au risque des individus et à la place du risque dans leurs décisions quotidiennes. L'étude des attitudes en situation d'incertitude permet une meilleure compréhension des comportements des sujets vis-vis du risque (Yates et Zukowski ,1976 - Curley et Yate,1985) et le consentement aux règles édictées par les pouvoirs de l'Etat pour une politique de santé publique active, ces derniers dépendent étroitement du degré d'aversion (Eeckhoudt et Hammitt, 2004) pour le risque et de la perception de ces risques[3] par la population (Cameron, 2005) [4].

Les études des comportements en situation d'incertitude s'appuient notamment sur d'importantes contributions de la sociologie, de l'anthropologie et de la psychologie. Les études sociologiques (Douglas, 1989, Short, 1984) et anthropologiques (Douglas et Wildavsky, 1983) ont établi des liens entre la perception et l'acceptation du risque et des facteurs sociaux et culturels. Mais ce sont surtout les recherches psychologiques sur la perception du risque qui ont été marquantes. Depuis les travaux de Slovic et al. (1982 et 1985) et de Fischhoff et al. (1978), deux facteurs ont été mise en évidence : l'appréhension du risque (dread risk) et sa connaissance. Ainsi chacun se fixe un certain seuil d'acceptation qui varie pour chaque risque en fonction de ses valeurs, de la connaissance acquise des situations. Tous les individus ne se conforment pas à cette norme constitutive de la culture du risque et c'est tout l'intérêt des travaux sociologiques de montrer justement la diversité sociale des attitudes face au risque et à l'avenir (Etner et Jeleva 2010a, 2010b).

Tout citoyen, acteur de la société civile est parfaitement capable de comprendre que la gestion d'un risque, implique nécessairement une démarche analytique portant sur le rapport coût-bénéfice pour l'individu et la collectivité. Il en est d'autant plus capable qu'il pratique lui-même cette démarche, plus ou moins consciemment, à chaque instant de sa vie, face aux innombrables choix que lui impose l'existence, dans un monde qu'il sait irrémédiablement incertain (Hupet 2002) : "Tout individu devant s'impliquer et agir pour faire face , concourir par son comportement à la sécurité civile" [5]. L'idée est une coproduction de l'Etat, de la société et de chaque individu pour une cogestion de la crise. De fait, les citoyens sont de plus en plus responsabilisés et encouragés à anticiper l'impact de leurs comportements grâce au savoir des experts afin de modifier leurs habitudes (port du masques , distanciation sociale, hygiènes des mains). Ceci renvoie à la responsabilité individuelle pour gérer ses propres risques et rejoint les travaux de Foucault sur l'emprise de la société sur les corps: les autorités essaient, de plus en plus, de gouverner les corps à distance : c'est-à-dire qu'au lieu d'utiliser la force pour que les individus adoptent les comportements souhaités, on en fait des acteurs de la régulations des pratiques sociales en fonction du degré d'aversion (Eeckhoudt et Hammitt, 2004) pour le risque et de la perception de ces risques (Cameron, 2005) [7]. Schulze et al. (1986), McClelland et al. (1993), Schade et al. (2004) ont montré l'existence d'une importante dichotomie dans les perceptions et les comportements des individus face à ce type de risque. Ainsi chacun se fixe un certain seuil d'acceptation qui varie pour chaque risque en fonction de valeurs, de la connaissance acquise des situations.

En cette période de "déconfinement" face à l'épidémie de coronarovirus, et alors que les autorités sanitaires veulent imposer le traçage des sujets contacts du virus de la Covid-19  et imposer l'isolement  des sujets contaminés, les comportements humains sont modélisables mais ne sont ni prévisibles, ni uniformes.

 

Modèles de la théorie de la décision individuelle

La perception des risques est affectée d'un certain nombre d'illusions ou de biais perceptifs et ces illusions sont susceptibles d'orienter le comportement vis-à-vis de la sécurité et de la motivation à sa propre protection. Le changement de comportement des citoyens pourraient rendre certaines mesures futiles et illusoires et des dispositifs sanitaires totalement obsolètes du jour au lendemain (dépistage des sujets contaminés covid par le médecin traitant, traçage des sujets contacts et suivi par brigades sanitaires , ou encore quatorzaine imposée).

Le modèle de décision dans l'incertain qui sert de référence en économie est le modèle d'espérance d'utilité de von Neumann et Morgenstern (1944). Ce modèle cherche à représenter les décisions prises à partir d'une distribution de probabilités donnée et ne tient pas compte d'une possible perception des risques différente du risque objectif. Cependant, ce modèle a été remis en cause par des études expérimentales en univers risqué (Allais 1953), (Kahneman et Tversky, 1979, MacCrimmon et Larsson, 1979) et en univers incertain. (Ellsberg 1961). Différents auteurs ont alors proposé de nouvelles représentations des préférences (Cohen et Tallon 2000). Sont alors introduites les notions de pessimisme et d'optimisme qui viennent enrichir la caractérisation des comportements. Dans cette approche trois catégories d'individus doivent être distinguées : les pessimistes, les optimistes et les fatalistes [8]. Peter Sandman a représenté ces trois comportement sous forme d'un graphique qui est présenté dans la figure.

Cette modélisation a deux principales implications qui font sa puissance et expliquent son succès : d'une part elle permet une séparation entre croyances et conséquences et d'autre part , elle gomme toute différence entre le traitement formel des situations de risque (incertitude probabilisée) et des situations d'incertitude (non probabilisée).

  • Un pessimiste surestime les probabilités des événements défavorables et sous-estime les probabilités des événements favorables. Etner, Jouvet et Jeleva (2010) montrent que ces individus vont se préoccuper d'avantage de leur situation et du contexte. Ainsi, une société constituée majoritairement d'individus pessimistes peut plus facilement impulser une politique sanitaire plus active. Ainsi, une société constituée majoritairement d'individus pessimiste peut plus facilement impulser une politique sanitaire plus active. Ils peuvent alors réagir de façon disproportionnée en choisissant d'investir beaucoup en prévention". Ils s'adaptent et offre l'image que l'on se fait d'un comportement correct selon P. Livet : "Nous agissons conformément à une norme quand nous agissons correctement, c'est-il-dire en respectant un standard usuel de conduite reconnu publiquement". Ils peuvent éprouver des émotions qu'une conduite inappropriée au contexte peut susciter : indignation face à ces jeunes parisiens réunis pour un bain de soleil sur les quais de seine, clients ne respectant pas le mètre de distance dans les magasins.

  • Un optimiste provoque le phénomène inverse. Les individualistes optimistes cherchent à se valoriser au sein du groupe. Ils sont perpétuellement dans l'action et croient en leur chance. Ils veulent s'affirmer ou se prouver et montrer leurs capacités. Ils sortent sans protection, ne respectent pas les distances ou les mesures barrières, en toute connaissance de cause.
  • Quant aux fatalistes, qu'ils soient pessimistes ou optimistes, insensibles aux variations de probabilités, ils ne croient pas à la pertinence des mesures de prévention et décident de ne pas se prémunir. Les fatalistes sont sujets à l'inattention et la négligence. Ils sont subordonnés à un ordre établi. Les malheurs sont attribués à la malchance et ils nient le risque pour ne pas remettre en cause leur inaction dans le monde. Ils ne maîtrisent rien et ne prennent aucune précaution. Le monde extérieur apparaît comme incertain et hostile. Ce sont par souvent les personnes les moins insérées, les plus défavorisées ou les plus âgées, les gens ayant un comportement ordalique (s'en remettre au choix de Dieu). Certains adoptent des comportements à risque qui s'inscrivent dans la durée et s'instaurent en mode de vie, tandis que d'autres marquent un passage à l'acte ou une tentative unique liée aux circonstances, à un moment de crise.

Dans le cas d'une politique de santé publique, les autorités publiques peuvent elles aussi être soit plus pessimistes, soit plus optimistes que la moyenne de la population. Dans le cas d'un plus grand pessimisme ou d'un plus grand optimisme des autorités, les mesures peuvent paraître excessives et incompréhensibles pour la population. Il devient alors plus délicat de faire accepter par de l'information ou de la répression des mesures coercitives et liberticides (confinement, traçage des sujets contacts, mise en quarantaine, exclusion sociales. Les décisions publiques peuvent même aller à l'encontre des décisions individuelles. Dans ce cas, la prévention des risques peut n'avoir que peu d'effet ou pas d'effets voir des effets pervers parce que citoyens adoptent des attitudes de déni du risque pour eux- mêmes, ou que le flot d'éléments sur les dangers a suscité chez eux un certain fatalisme ou un relativisme face aux risques. De même, la perspective de sanctions (amendes pour écart aux règles en période de confinement) vis à vis des manquements aux consignes de sécurité peut générer des conséquences néfastes et perverses comme la dissimulation des sources de dangers.

L'une des incertitudes dont les pouvoirs publics n'ont souvent pas conscience et qui pourtant est cruciale est l'incertitude du facteur humain. Car les plans mis en place par les gouvernements pour gérer la crise supposent que les gens coopèrent, mais leur réaction n'est pas toujours celle qu'on attendait ! C'est l'imprévisibilité des réactions. Donc, le plan de prévention par traçage peut échouer si la population n'a pas agi comme on pensait qu'elle allait le faire (anticipation) . Pour être efficaces, il faut que les mesures préconisées soient considérées comme une pratique sociale porteuse de sens.

Pour que le traçage soit accepté il est indispensable que celui-ci soit d'usage culturel (Bauman et Sims, 1974) comme dans les société asiatiques ou le collectif prime sur l'individuel ou encore le résultat d'un apprentissage social, qui satisfait des besoins (lutter contre le stress, l'isolement, la protection de ses proches, reconnaissance comme citoyen modèle, adhésion au régime d'Etat, action militante etc...). Mais il faut que l'individu puisse en trouver une utilité directe, un intérêt (p. exemple un traitement ou un vaccin). Si certains sont moins sensibles aux préconisations ce n'est pas par ignorance du risque pour leur santé ou par manque de compréhension des messages préventifs, mais plutôt en raison d'une distance à l'égard de la culture dominante (Hoggart, 1970) et d'une méfiance à l'égard de la science et des politiques publiques.

Conclusion

Les sociétés doivent porter un regard critique sur la place qu'occupe la gestion des risques dans les priorités de leurs dirigeants. Nous avons, mis l'accent sur les politiques de prévention des risques sanitaires. Le développement d'une conscientisation de chacun au sein de la population est nécessaire. Tous doivent comprendre à la fois qu'il ne sert à rien de surveiller mais qu'il est nécessaire de veiller à la sécurité de chacun.

Les individus in fine, sont responsables de leur propre sécurité et chacun doit en être profondément convaincus. La mise en place de politiques d'incitations à davantage de prévention nécessite alors non seulement de bien identifier les risques en santé mais également de prendre en compte la façon dont les risques sont perçus par la population car les comportements en dépendent.

Cette capacité de compréhension et de prévision des réactions humaines individuelles et collectives constitue une avancée notable pour la sauvegarde des populations. Le "traçage", même volontaire implique évidemment un débat de fond quant au contenu de l'activité en cause. Le traçage fait courir le risque d'une stigmatisation et d'une mise à l'écart de la société. Il implique, en outre, une négociation sur l'ensemble des enjeux de l'activité projetée, sur les coûts et bénéfices qui peuvent en résulter, et sur la part de risque que la collectivité est prête à assumer.

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Notes

  1. Les comportements à risque sont des comportements susceptibles de nuire à soi ou à autrui, les jeunes sont des cibles privilégiées de ces comportements et il est donc important d'étudier les éléments qui déterminent ces comportements . Ces comportements à risque dépendent de caractéristiques générales tels que : l'environnement familial/les pairs, la qualité des relations familiales, les compétences personnelles, la personnalité , la norme sociale.

  2. Le comportement humain correspond aux " réactions d'un individu, considéré dans un milieu et dans une unité de temps donnée à une excitation ou un ensemble de stimulation " (Sillamy, 1993). Le comportement (C) dépend à la fois de la personne (P) et de son environnement (E) (Lewin, 1936), C=f (P,E)

  3. L'expression "perception des risques " peut désigner à la fois les opinions, les attitudes, les jugements ou les évaluations que les individus, groupes, organisations ou sociétés se font à l'égard des sources de risques, des probabilités et des conséquences qui leur sont associées

  4. La théorie des risques selon les thèses probabilistes tient compte de la hiérarchie des risques. elle est différente selon les groupes . Le sentiment du comportement dépend du sentiment d'être, de soi ou de ses proches

  5. Selon l'article 4 de la loi de modernisation de la sécurité civile1. Il s'agit de régir l'implication de tous, à tous les niveaux, pour faire face " toute personne [qu'il s'agisse d'un individu ou d'une personne morale] concourt par son comportement à la sécurité civile ", en tout temps, en tout lieu, en fonction de ses compétences et de la situation rencontrée. Plus encore, sa circulaire d'application 2 précise qu'il faut " redonner toute sa place à l'engagement responsable du citoyen, qui doit devenir un acteur 3 de la sécurité civile, susceptible de participer au traitement de la crise en appui des spécialistes ". 

  6. La théorie des risques selon les thèses probabilistes tient compte de la hiérarchie des risques. Elle est différente selon les groupes. Le sentiment du comportement dépend du sentiment d'être, de soi ou de ses proches

  7. Peter SANDMAN www.psandman.com Covello 2002 Questions des médias healthlinks.washington.edu/nwcphp/pdf/journalist.pdf Vincent Covello : 77 questions des journalistes healthlinks.washington.edu/nwcphp/pdf/journalist.pdfpeter Sandman : Communication du risque www.psandman.comGouvernement ontarien : SRAS et communications www.gov.on.ca/health/french/pubf/ministryf/walker_panel_2003f/four_commf.pdf

 

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  • Nathalie Assez est médecin au CHU de Lille et docteur en sciences de l'éducation